PRP | Expérience
Préparation du concentré plaquettaire autologue au laboratoire d’analyse médicale
Les plaquettes du patient sont collectées grâce au système Thermo Scientific CL10. Environ 30 à 60 ml de sang veineux sont prélevés de façon aseptique sur le bras non atteint. Le sang est ensuite placé dans un tube contenant du citrate comme anticoagulant. Pour isoler le PRP de ce petit volume de sang anticoagulé, il est centrifugé pendant 15 minutes à 3200 tours par minute. Ainsi le sang est séparé en plasma pauvre en plaquettes, globules rouges et PRP. En fonction de la quantité de sang prélevée initialement, il y a environ 3 à 6 ml de PRP disponible. Puis celui-ci est amené au pH physiologique par adjonction bicarbonate de sodium à 8,4%. Aucun agent activateur n’est utilisé. Le concentré plaquettaire est ensuite apporté en main propre par le biologiste au radiologue qui va réaliser l’injection. La durée totale à partir du prélèvement sanguin jusqu’à l’injection est de moins de 30 minutes.
Ci dessous les données des 3 études menées sur nos patients :
1° Étude prospective sur le tendon calcanéen (présentée en communication orale)
MATERIEL ET METHODES:
31 patients : 26 hommes, 5 femmes, moyenne d’âge de 41 ans (26 - 74 ans)
Tendinopathie calcanéenne évoluant depuis plus de 6 mois malgré traitement conservateur
Fissure intra tendineuse confirmée par l’échographie
Tous les patients ont eu une injection échoguideé de 3 cc de concentré plaquettaire autologue, avec mise au repos relatif pendant 1 mois.
Tous les patients ont eu une échographie de contrôle à 1 mois et à 2 mois si nécessaire
Tous les patients ont été rappelé par téléphone à 6 mois, par une secrétaire du service pour évaluer leur indice de satisfaction concernant la douleur et la reprise de l’activité (coté de 0 à 100 %) : 21 patients ont répondu.
RESULTATS (31 patients) /
Echographique :
21 patients cicatrisés à 1 mois (68%)
+ 6 patients (27) cicatrisés à 2 mois
soit 87% de cicatrisation à 2 mois
Indice de satisfaction : Sur les 21 réponses : 16 patients avec plus de 70% d’amélioration (78% des réponses), dont 12 satisfaits à 100% (57% des réponses).
4 patients opérés (13%)
0% de complications
2° Etude prospective sur le tendon conjoint des épicondyliens latéraux (Publié dans le JTS) :
Matériel et méthode : étude prospective incluant 26 patients présentant une tendinopathie latérale fissuraire du coude confirmée par échographie évoluant depuis plus de 6 mois. Chaque patient était traité par une injection intra fissuraire de PRP sous guidage échographique puis réévalué à 1 et 3 mois. L’efficacité du traitement était jugée sur l’évolution de la douleur (échelle verbale simple (EVS)), du score algo-fonctionnel quick DASH et de critères échographiques (présence et taille de la fissure, hyperhémie en doppler cotée de 0 à 2).
Résultats : l’EVS était améliorée de façon significative à 1 mois (p‹0,0001) et 3 mois (p‹0,0001) de même que le score quick DASH à 1 mois (p‹0,0001). Un mois après l’injection de PRP, on observait une disparition de la fissure chez 65% des patients et une diminution de sa taille chez 27%. Aucune complication n’a été notée lors de la procédure (absence de complications hémorragiques, allergiques) ou lors du suivi des patients, notamment pas d’infection, de rupture tendineuse ou de lésion nerveuse. Quelques patients ont cependant mentionné une exacerbation de la douleur durant les deux jours suivant l’injection, cependant bien soulagée par les antalgiques simples.
Lors de la première consultation de contrôle réalisée un mois après l’injection de PRP, 58 % des patients avaient une diminution de la douleur de plus de 25 points sur l’échelle EVS et 34 % présentaient une diminution du score Quick DASH de plus de 25 points.
Le traitement a été efficace cliniquement chez près de 62 % des patients dès le premier mois et chez 77 % au troisième mois.
Sur l’échographie de contrôle réalisée un mois après l’injection de PRP autologue, 92 % des patients avaient soit une disparition de la fissure (65 %), soit une diminution de sa taille (27 %) et parmi les neuf patients qui présentaient une fissure persistante sur l’échographie réalisée le premier mois, cinq n’avaient plus de fissure sur l’échographie réalisée deux mois après l’injection de PRP.
3° Etude sur la pubalgie par tendinopathie fissuraire du long adducteur (présentée en communication orale)
Tous les patients présentaient une pubalgie avec fissure du tendon du long adducteur, confirmée par échographie et IRM.
Toutes les échographies, les IRM et les injections de PRP ont été réalisées par un seul radiologue spécialisé en imagerie ostéo-articulaire avec une expérience de plus de 10 ans (Dr A.Silvestre). L’échographe est un Philips IU22 équipé d’une sonde linéaire haute fréquence L17-5 et l'IRM une GE Discovery MR 450, 1.5 T.
Le tendon du long adducteur a été étudié à la fois dans le plan transverse et le plan longitudinal en échographie et IRM (séquence T1 et DP fatsat) dans les 3 plans.
Le diagnostic de tendinopathie fissuraire a été basé sur la présence en échographie de zones de remaniements architecturaux et de fissures ou ruptures intra tendineuses avec perte de l’échostructure tendineuse fibrillaire normale. Les fissures intra tendineuses étaient identifiées comme des plages anéchogènes sans fibres intactes retrouvées en leur sein ou comme des plages hypoéchogènes d’interruption des fibres.
Le nombre et la taille des fissures dans les 2 plans étaient notés. Enfin, la néovascularisation était recherchée systématiquement au Doppler couleur.
Sous asepsie et guidage échographique avec une sonde linéaire compacte large bande haute fréquence L15-710, 3 ml de xylocaïne à 1% étaient infiltrés le long de la face superficielle du tendon du long adducteur. Puis l’extrémité de l’aiguille était placée dans la fissure tendineuse. Après retrait de la seringue d’anesthésiant remplacée par la seringue de PRP. Puis le PRP était injecté doucement dans la fissure.
Après la procédure, les patients étaient renvoyés à domicile avec 3 semaines de repos sportif complet. Il leur était conseillé en cas de douleur de prendre des antalgiques simples de type paracétamol mais pas d’anti inflammatoire non stéroïdiens. La kinésithérapie n’était commencée qu’après la 3° semaines (travail excentrique sous maximal). Tous les patients étaient revus à 1 mois par le chirurgien spécialiste de la paroi abdominale.
Résultats :
Nombre de patients traités par PRP : 20 (19 hommes et 1 femme) – Moyenne d’age 34 ans (extrêmes 18 et 59 ans)
Reprise sans douleur au 2° mois : 12 (soit 60%)
Echec du traitement : persistance des douleurs à la reprise : 8 (soit 40%)
0% de complications
Depuis janvier 2010, nous avons traité dans le service plus de 1200 patients par injection de PRP.
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Autorisations
1/ Publication au journal officiel : Autorisé en application de l’article L. 1243-2 « prélevés et utilisés à des fins thérapeutiques dans le cadre d’une seule et même intervention médicale »
2/ Avis de l’AFSSAPS « le produit final obtenu n’est pas un produit sanguin labile au sens de l’article L1221-8 du code de la santé Publique et ne correspond pas aux caractéristiques des PSL ... »
3/ Avis de l’AMA (agence mondiale antidopage) « non dopant et non soumis à une déclaration »